les aveugles
ce soir sur arte dans le générique du court-métrage Au Royaume des Aveugles, le poème dans le générique
Les Aveugles
Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux ! Pareils aux mannequins; vaguement ridicules; Terribles, singuliers comme somnambules; Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie, Comme s’ils regardaient au loin, restent levés, Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité, Ce frère du silence éternel. Ô cité ! Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris & beugles,
Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité, Vois, je me traîne aussi ! mais, plus qu’eux hébété, Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles?
C. Baudelaire
Les Aveugles
Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux ! Pareils aux mannequins; vaguement ridicules; Terribles, singuliers comme somnambules; Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d’où la divine étincelle est partie, Comme s’ils regardaient au loin, restent levés, Au ciel; on ne les voit jamais vers les pavés Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité, Ce frère du silence éternel. Ô cité ! Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris & beugles,
Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité, Vois, je me traîne aussi ! mais, plus qu’eux hébété, Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles?
C. Baudelaire
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